15 RAISONS DE DIRE NON

15 BONNES RAISONS DE S’OPPOSER À LA CONSTRUCTION D’UNE RETENUE COLLINAIRE SUR LE PLATEAU DE BEAUREGARD À LA CLUSAZ

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1. ARTIFICIALISATION DES SOLS

Ce projet de « retenue collinaire » – appelée aussi « retenue d’eau » – consiste à creuser en pleine forêt, au bois de la Colombière, un trou de 148 000 m³, d’une surface au sol de 5 terrains de foot, soit l’équivalent de 60 piscines olympiques. En plus d’imperméabiliser une vaste surface de sols et de dérégler le cycle de l’eau en empêchant son infiltration, une telle artificialisation poursuit cette inexorable prédation sur les milieux naturels qui chasse une fois de plus des êtres vivants de leur habitat.

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2. BIODIVERSITÉ

L’impact dévastateur de cette retenue collinaire sur la biodiversité ne fait aucun doute : défrichement de 8 hectares au bois de la Colombière, risque d’assèchement sur le long terme de la précieuse tourbière de Beauregard, extermination d’espèces protégées, mise en péril de zones humides, etc. À la municipalité de la Clusaz, enlisée dans une forme de déni, on ne se rend pas compte que détruire les écosystèmes nous retombera dessus, et ce plutôt tôt que tard.

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3. FORÊT

Dans le bois de la Colombière, ce sont 58 espèces animales protégées qui sont concernées par la demande de dérogation de destruction d’espèces protégées : 2 espèces d’amphibiens, 4 espèces de reptiles, 33 espèces d’oiseaux, 1 espèce de mammifère. La chevêchette d’Europe, le triton alpestre, l’azuré des paluds et tant d’autres sont sacrifiées sur l’autel du cynisme des autorités.

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4. TOURBIÈRE

Les tourbières sont des zones humides d’une valeur inestimable du fait de leur rôle régulateur : elles filtrent ou stockent l’eau, ralentissent son écoulement, et constituent des réservoirs naturels d’eau potable. Elles créent des microclimats frais, réduisent l’importance des crues et limitent l’érosion en montagne en stabilisant les sols. Les tourbières ne couvrent que 3 % de la surface terrestre mais stockent le carbone presque autant que l’atmosphère terrestre et ce deux fois plus que les forêts (qui couvrent 30 % de la surface terrestre). Souhaitons-nous réellement prendre le risque d’assécher celle de Beauregard en amputant le bois de la Colombière ?

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5. CONSOMMATION D’EAU

Selon l’association de protection de la montagne Mountain Wilderness, l’enneigement artificiel nécessite en moyenne 4 000 m3 d’eau à l’hectare. Comme le rappelle la mairie de La Clusaz, les risques de stress hydrique se dessinent de plus en plus précisément pour les décennies à venir. Injecter 66 % de l’eau de la retenue collinaire dans les canons à neige représenterait un volume considérable !

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6. ARTIFICIALISATION SUPPLÉMENTAIRE DE LA PRATIQUE DU SKI

La station souhaite faire passer la part de son domaine skiable recouvert par la neige de culture de 27 % à 45 %, soit 33 hectares de pistes artificielles supplémentaires. Que restera-t-il de notre lien avec la nature et de la magie du ski lorsque même la neige sur laquelle nous skierons aura été pour la plus grande part remplacée par des flocons artificiels ?

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7. SÉCHERESSE

En plus de gaspiller des quantités d’eau, le fonctionnement de la retenue collinaire perturbera localement son cycle en asséchant le Nom, qui se jette dans le Fier, qui lui-même se jette dans le Rhône. Loin de toucher seulement les habitant⋅e⋅s de la région, le projet a un impact systémique dont il est difficile de mesurer l’ampleur. Pour les politiques actuelles, la ligne de conduite est soigner le mal par le mal : pour répondre aux futures sécheresses, on perturbe encore davantage le cycle de l’eau.

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8. CONSULTATION DE LA POPULATION

La mobilisation est large, passionnée, quelquefois âpre ; des habitant⋅e⋅s de La Clusaz, des citoyen⋅ne⋅s de la vallée, d’autres personnes partout en France, des jeunes, des élu⋅e⋅s, des anonymes se sentant menacé⋅e⋅s, d’autres assumant, des athlètes engagé⋅e⋅s… se sont exprimé⋅e⋅s lors de l’enquête publique mais aussi via les réseaux sociaux.

Malgré 76 % d’avis négatifs sur l’enquête publique, le positionnement de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale et de personnalités publiques, de sportif⋅ves et de scientifiques contre le projet, malgré une pétition à 53 000 signatures, le conseil municipal s’assied sciemment sur la démocratie, et valide le projet.

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9. CONSOMMATION D’ÉNERGIE

Le public ne reçoit aucune information concernant les consommations énergétiques nécessaires pour alimenter la retenue collinaire de Beauregard en eau depuis le captage de la Gonière, puis pour remonter les m³ d’eau de la retenue qui seront évaporés dans un contexte marqué par le réchauffement climatique et la contraction des ressources en eau. Comment dès lors s’inscrire dans la sobriété énergétique exigée par la loi de transition énergétique ? Rappelons que 25 000 kWh sont utilisés chaque année par hectare de piste (source : Mountain Wilderness).

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10. RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Même si le réchauffement climatique est déjà visible depuis longtemps, et ce particulièrement en montagne, il est encore trop tôt, selon le maire de la Clusaz, pour penser à une transition. Tout schuss dans le mur !

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11. UTILITÉ PUBLIQUE

Au départ, le projet n’était destiné qu’à la production de neige artificielle. Un volet eau potable a dû être ajouté afin que la retenue collinaire pour des canons à neige passe auprès des services de l’État. Mais l’eau de cette retenue ne pourra en aucun cas aller jusqu’aux robinets des habitant⋅e⋅s puisque rien n’est prévu pour la traiter. Elle ne pourra pas servir aux autres communes puisqu’aucune canalisation n’est prévue en ce sens. L’eau potable sert d’alibi pour justifier l’utilité publique de ce projet.

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12. ÉPURATION

La source de la Gonière où serait captée l’eau (4 km en aval, vers le col des Aravis) ne pourrait en aucun cas être consommée sans traitement, et l’usine de traitement n’est même pas budgétée dans le dossier d’enquête publique ! Ce dossier d’enquête publique présente très peu de données relatives à l’alimentation en eau potable. Qu’est-il concrètement prévu, on ne le sait pas.

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13. EMPLOI

La « réalité économique » n’existe pas. La réalité, c’est que le monde vivant se meurt au nom d’une idéologie abstraite et contractuelle. Ce n’est pas au réel de s’adapter aux besoins de nos croyances capitalistes. Il est insensé de vouloir à tout prix modifier la nature pour que celle-ci réponde à des besoins irrationnels de plus en plus destructeurs. Quand le remède est pire que le mal, il est temps de s’attaquer à la racine du problème. Le prétexte de l’emploi ne peut pas venir justifier tous les projets.

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14. FINANCEMENT PUBLIC

Entre les « plans montagnes » et les aides d’urgence accordées l’hiver dernier, c’est près de 600 millions d’euros d’argent public qui sont destinés à maintenir coûte que coûte le monde d’avant. Ne pourrions-nous pas remettre en question cette gestion de l’argent public, déconnectée des enjeux écologiques et sociaux actuels ?